Depuis plusieurs mois, le monde fait face à une crise sanitaire majeure. Le Coronavirus (COVID-19) a fait des millions de malades et des milliers de victimes, mais pas seulement. Parmi les conséquences de la pandémie, la fermeture des établissements scolaires a privé jusqu’à 1,5 milliard d’enfants d’éducation. Les perturbations qu’elles induisent affectent toutes les communautés, les conséquences étant particulièrement graves pour les enfants défavorisés et leurs familles. Afin d’accompagner les populations les plus vulnérables, Action Éducation a rapidement adapté ses projets pour apporter des réponses pertinentes.
Pour cela, notre intervention d’urgence s’est développé autour de 3 axes principaux : l’éducation à l’hygiène ; le soutien moral et matériel et la continuité pédagogique.
Dans de nombreux projets, Action Éducation vise à renforcer la qualité de l’éducation en améliorant les conditions d’hygiène et d’assainissement dans les écoles via, entre autres, la construction et l’équipement d’ouvrages d’assainissement, la formation à l’utilisation et à l’entretien des infrastructures sanitaires, la sensibilisation des élèves et des communautés aux règles d’hygiène en milieu scolaire et familial :
Au Vietnam, les enfants, identifiés comme des ambassadeurs au sein des communautés, ont été formés aux gestes barrières et ont reçu du savon pour leurs familles.
Au Cambodge, une solution efficace a été mise en place pour atteindre les villages isolés, malgré les mesures de confinement. Les tuk-tuk, qui étaient jusque-là utilisés en tant que bibliothèques mobiles, ont été transformés en stations de santé itinérantes.

En Afrique, si les centres urbains sont largement couverts par les campagnes d’information et de sensibilisation aux mesures barrières, il n’en va pas de même pour les zones plus rurales. C’est pourquoi, au Togo, Action Éducation a décidé de mener des activités d’information et de prévention dans 11 villages du pays. Cette sensibilisation se pratique « porte à porte » afin de pouvoir toucher toutes les familles.
Les populations que nous accompagnons vivent en situation de grande précarité. Pour éviter qu’elles ne soient oubliées et encore plus durement touchées par la crise sanitaire, nous avons décidé de leur apporter un soutien moral et matériel :
En Roumanie, un soutien à distance par téléphone et par internet a été mis en place pour les familles au sein de la communauté vivant dans le bidonville de Satmarel ainsi qu’une permanence pour continuer à assurer la distribution de médicaments auprès de ceux qui en ont besoin. Puis, dans un second temps, une aide alimentaire d’urgence a été déployée ainsi que la distribution de produits d’hygiène.



En Inde, les travailleurs migrants ont été les plus durement touchés par les conséquences du confinement et de la fermeture des frontières inter-Etats indiens qui a été à l’origine de la perte de leur source de revenus du jour au lendemain. Dans les zones urbaines où nous intervenons, nous avons réussi à convaincre certains propriétaires de briqueteries de fournir un abri et une ration de nourriture quotidienne aux familles de migrants. Nous avons aussi plaider auprès des gouvernements des états indiens pour inclure les familles de migrants dans leur programme d’assistance. Nous avons assuré un soutien matériel via la distribution de kits alimentaires et de biens de première nécessité. Enfin, nous avons transformé nos centres de formation professionnelle en centres de ressources et d’information.
Au Cambodge, dans les quartiers pauvres de la capitale, à Phnom Penh, nous avons pu soutenir 200 familles, qui dépendent habituellement des repas scolaires fournis dans nos centres d’éducation, en leur distribuant 10 kilos de riz par mois et des produits d’hygiène. Etendue aux provinces de Kep, Kampong Thom et Kandal, cette activité permettra de soutenir 1000 familles supplémentaires en mettant l’accent sur les femmes. Dans ce pays, le Coronavirus représente une menace supplémentaire au bon développement des enfants âgés de moins de cinq ans qui souffrent d’un retard de croissance dû à la malnutrition.


Afin d’assurer une continuité pédagogique, nos équipes se sont mobilisées via la distribution de livres aux plus isolés, le soutien des écoles et des professeurs dans l’accompagnement des enfants et des familles à domicile, ou encore le développement de plateformes d’apprentissage.
En Inde, en pleine crise du COVID-19, Action Éducation a lancé une application d’apprentissage à distance « iDream Learning App » destinée aux enfants marginalisés. Celle-ci vise à fournir un accès ininterrompu à un contenu pédagogique complet et adapté, approprié pour approfondir les leçons et proposer des activités d’apprentissage à portée de chaque enfant en l’absence d’école.
Au Cambodge, la plupart des populations que nous accompagnons vivent dans des régions éloignées et n’ont pas accès aux ressources d’apprentissage et aux infrastructures nécessaires. C’est pourquoi, dès 2013, Action Éducation a mis au point l’application mobile « Khmer LEARN » qui propose plus de 1000 titres de livres numériques pour enfants, en Khmer et dans les langues des minorités ethniques. Au cours de la crise, nos activités se sont donc essentiellement concentrées sur l’enrichissement de cette plateforme.
Ailleurs, en France, Action Éducation a assuré la distribution de tablettes numériques avec logiciel éducatif intégré auprès des enfants des bidonvilles de Seine-Saint-Denis (93).
Et enfin, au Bénin, nous avons développé des partenariats afin de soutenir la diffusion des émissions de radio à caractère éducatif.